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Etes-vous un futur planteur

 

LA TRUFFE : POURQUOI PAS VOUS ?

 

 

 

Dans le LOT-ET-GARONNE, la culture de la truffe fut florissante au début du siècle, en particulier aux environs de Fumel, de Nérac, d'Agen et probablement dans les arrondissements de Marmande et Villeneuve sur Lot.

"...... trouvées au bois des Demoiselles - au Tasta dans un terrain calcaire planté de vigne - à Hardosse dans une prairie de sainfoin - dans la charmille de Banquets ......."  disait Maurice LESPIAUT dans sa "notice sur les champignons domestiques de Département de Lot-et-Garonne et des Landes d'Albret (1845).

La production Lot-et-Garonnaise parviendra-t'elle un jour à concurrencer les départements voisins, et ceux du sud-est? Fera-t'elle régresser les importations d'autres pays? Quand on sait que l'Espagne se lance à fond dans les plantations. Permettra-t'elle de maintenir un paysage forestier entretenu et bien géré dans les zones défavorisées de coteaux calcaires? Il nous semble que certains exploitants ont compris et sont motivés pour, soit améliorer, soit créer des truffières laissant ainsi un patrimoine de rapport financier non négligeable, à leurs héritiers.

 

LA TRUFFICULTURE : UNE OPPORTUNITE A SAISIR :


La production de truffes est passée de 2000 à 50 tonnes en moins d'un siècle.

La demande en produit de qualité à haute valeur, dans le respect de la nature et sain, croît chaque année et n'est pas satisfaîte.

Il faut savoir que le champignon ne supporte pas les produits chimiques, et que c'est en grande partie la nature et le climat qui favorisent la truffe. L'homme n'intervient que pour des façons culturales respectueuses de l'environnement, et dont le but est d'aider le champignon à survivre.

La technique de culture et de production a fait ses preuves et est sans cesse améliorée. Nous pouvons dire maintenant que lorsque l'on plante un plant truffier, le champignon est présent et peut dans se développer convenablement à condition que le terrain et le climat le permettent.


Alors pourquoi pas vous ?

 

 

LA BIOLOGIE DE LA TRUFFE

La truffe est un champignon. C'est le fruit d'un mycélium qui vit en association avec l'arbre truffier.
Le mycélium est composé de très fins filaments, invisibles à l'oeil nu (5 millièmes de millimètres).
La mycorhize est l'organe qui résulte de l'association entre le mycélium de la truffe et l'arbre truffier.

L'arbre truffier est le siège de la symbiose - association mycorhizienne - qui existe naturellement ou à la suite de l'intervention humaine, entre l'arbre et le mycélium du champignon.

 

Cette association est, en principe à bénéfice réciproque, c'est à dire que l'arbre reçoit certains élélments minéraux extraits du sol par le champignon mieux que les racines ne sauraient le faire seule (acide phosphorique, certaines formes d'azote). Son alimentation hydrique s'en trouve améliorée, ainsi que sa résistance aux pathogènes racinaires.

Le champignon, végétal dépourvu de chlorophylle, utilise les sucres et autres substances de croissance synthétisées par l'arbre et sans lequel il ne pourrait vivre dans le milieu naturel.

 

Ces mycorhizes sont donc présentes à l'extrémité des jeunes racines - à la place des poils absorbants - sous forme de petits manchons qui ressemblents à des renflements.

Leur rôle est important:
- conservation du mycélium pendant la saison froide,
- propagation du mycélium dès le réchauffement printanier et pendant toute la belle saison, pour donner naissance à la truffe,
- rôle d'échange alimentaire entre le mycélium, l'arbre et le sol.

 

 

 

LE CHOIX DU TERRAIN


Climat et topographie

La truffe vient sous des climats où les saisons sont bien marquées et sur des terrains bien exposés.
Le climat du Lot-et-Garonne est favorable à la truffe.
- les printemps y sont relativements humides et chauds favorisant le développement du mycélium et la formation des truffes.
- les sécheresses de l'été y sont normalement entrecoupées d'ondées orageuse assurant la bonne évolution de la truffe.
- les automnes sont humides et sans gelées précoces occasionnant les destructions de truffes.
- les hivers ne sont pas suffisamment rudes pour empêcher la récolte, ni trop humides pour empêcher l'accès aux truffières.

La truffe prospère dans des altitudes comprises entre 100 et 1000 mètres. Elle trouvera sa place dans la majorité de nos coteaux calcaires qui dépassent rarement 400 mètres.


Le type de sol

Les types rendzine et sol brun calcaire sont recommandés. L'épaisseur de terre sur la roche mère varie de 10 à 50 cm. La surface doit être recouverte d'un tapis de pierres faisant office de mulch protecteur contre la sécheresse, et sous lequel la terre fine doit être présente. Les sols trop pierreux où le volume de pierres dépasse largement celui de la terre fine sont à éviter.

La structure doit être grumeuleuse et stable. Un sol présentant des traces d'hydromorphie (mal drainé) doit être exclu.

La teneur en matières organiques doit être moyenne à pauvre (entre 2 et 4 % de la terre fine) et le rapport C/N compris entre 8 et 10 (rapport Carbone sur Azote).

La teneur en calcaire doit se situer en moyenne entre 20 et 50 % de la terre fine.
Le pH doit être voisin de 8.

Avant plantation, une analyse de sol est fortement conseillée. Renseignez-vous auprès de votre technicien.

Les terrains trop pentus, difficiles à travailler mécaniquement et sujets à l'érosion sont défavorables à toute plantation.
Les "bons" terrains sont situés soit sur les plateaux argilo-calcaires (terreforts blancs), soit sur des pentes douces orientées SE ou SO.

Enfin, si plusieurs de vos terrains correspondent à cette description, choisissez sans hésiter celui qui permettra l'irrigation; En effet, par l'irrigation vous gagnerez en temps d'attente avant production et en régularité de rendement et de production quelle que soit la pluviométrie.

 

 

 

LE CHOIX DU PLANT

 

Les plants traditionnels


Autrefois, les chênes étaient obtenus d'un semis de glands issus de chênes truffiers producteurs dans de la terre de truffières. Sur ces chênes, la quantité de mycorhizes de Tuber melanosporum était souvent variable, et de plus, ils étaient souvent contaminés par d'autres champignons indésirables; Mais ces plants ont produit et produisent encore.

Les plants mycorhizés


La mycorhization contrôlée a lieu dans certaines pépinières spécialisées. Ces plants inoculés sont garantis mycorhizés par les organismes officiels: INRA, ANVAR, CTIFL, et sont contrôlés plusieurs fois afin de connaître la pureté et l'intensité de la mycorhization. Les prix varient selon l'âge et l'origine des plants.

Différentes essences


Les chênes: ce sont les essences traditionnellement mycorhizées par la truffe. Certains chênes (sessile ou rouvre, tauzin, borealis ou rouge, liège) peuvent être mycorhizés naturellement.
Les essences truffières les plus souvent plantées sont les suivantes: elles ont fait leur preuve et la qualité de leurs mycorhizes n'est plus à démontrer.

Le chêne pubescent (QUERCUS LANUGINOSA) - chêne blanc - supporte les situations les plus difficiles: sécheresse, sols superficiels calcaires, mais il résiste mal à l'humidité.

 

Le chêne pédonculé (QUERCUS PEDUNCULATA) - plateaux calcaires recouverts d'argile, sols argileux profonds. Supporte mal la sécheresse. Assez sensible aux gelées précoces et tardives. Enracinement profond. Il préfère des sols frais et profonds.

Le chêne vert (QUERCUS ILEX) - bel arbre commun dans le Lot-et-Garonne, supporte très bien le calcaire, essence de pleine lumière, à couverts épais, adapté à la sécheresse. Il craint les grands froids.

 

Le noisetier (CORYLUS AVELLANA) - pousse très bien dans notre département. Supporte difficilement un terrain maigre et sec ainsi qu'une exposotion gélive. Produit des drageons qu'il faut régulièrement supprimer (tous les mois).

Le tilleul (TILIA CORDATA) - Tilleul à petites feuilles - bel arbre qui pousse bien dans le Lot-et-Garonne, n'émet pas de drageons.

Le pin noir d'Autriche (PINUS NIGRA AUSTRIACA) - il aime la lumière et peut supporter la sécheresse. Sa grande résistance au calcaire actif du sol lui permet souvent (grâce à ces mycorhizes) de survivre sur des sols marneux superficiels.

Le charme

 

 


Nous sommes là pour vous conseiller sur le choix des essences en fonction, et du terrain, et de la situation de votre parcelle.

 

 

 

LA PLANTATION


Le précedent cultural

Ne pas planter dans un sol trop riche en matières organiques, surtout si celle-ci est mal évoluée (défriches). De préférence planter après une vigne, des céréales, des cultures fouragères (luzerne), des landes à genévriers.


Dans le cas d'un déboisement, après l'enlèvement des arbres, arracher les souches et passer un cover-crop lourd. Eviter le passage d'un riper qui soulève les pierres nécessitant un broyage de celles-ci ou un épierreage de surface. Quoique dans le Lot il y ai plus de pierres que de terre en surface.


Dans le cas de la friche, il suffira d'un labour à la charrue à disques ou à soc si le sol le permet.



Préparation du terrain

Elle se fera avant la plantation, dès l'automne qui précède la mise en place des plants. Une ou plusieurs années peuvent parfois être nécessaire au nettoyage du sol. En effet, avant d'introduire la Tuber Melanosporum dans un terrain récemment déboisé, il faut réduire au maximum la quantité de germes de champignons concurrents  (on ne connait, à l'heure actuelle, aucun moyen pour les neutraliser ou les suprimer en totalité).


Le nettoyage s'obtiendra par la mise en place de cultures céréalières ou fourragères sur la parcelle : orge, luzerne, pendant au minimum 1 an. D'une part ces cultures vont permettre le rétablissement de la structure du sol bouleversée par le défrichement, d'autre part, elles faciliteront la suppression des adventices habituelles des jeunes plantations : ronces, chardons, etc...

Il sera recommandé d'enlever le maximum de résidus organiques : pailles, chaumes (éventuellement brûlage des chaumes).


La préparation du sol en elle-même commencera par un labour et se terminera par un passage croisé de cultivateur ou de vibroculteur, pour niveler et détruire les mauvaises herbes.



Densité et disposition des plants

Si la plantation est prévue avec une couverture d'irrigation, les arbres seront plantés à 3, 4 mètres sur la ligne et 8 à 10 mètres entre les lignes. Cette disposition en "haie truffière" serrée sur la ligne présente l'avantage d'une production précoce, et d'une diminution des frais d'installation (arrosage en ligne).


Les plantations les plus classiques, 6 x 6 ou 7 x  7 ou mélangées, sont toujours appliquées et représentent l'essentiel des plantations. Elles nécessitent peu d'éclaircissage; Ces écartements ont l'avantage de faciliter le travail du sol les premières années et d'augmenter l'espace trufigène au cours des années de production



Epoque de plantation


Traditionnellement les plantations se font :

-         en novembre - décembre,

-         - en février - mars, ou début avril.


Les plantations réalisées à la fin de l'hiver ou à la "vieille lune de mars" ont parfois des reprises difficiles si l'été suivant est sec (ce qui se produt souvent chez nous).

Donc la préférence ira aux plantation des mois de novembre ou décembre, dans un sol ressuyé. Ces plantations gagnent généralement une année de végétation par rapport à celles effectuées deux à trois mois plus tard (fin de l'hiver).


La plantation


Veiller à piqueter les emplacements de plantation (piquets de marquage), ceci vous conduira à mesurer les écartements sur la ligne, ou entre les lignes, et à préciser le nombre de plants et leur emplacement définitif.


L'idéal, c'est de planter dès la reception des plants.

Les plants qui seront en attente peuvent être entreposés durant quelques semaines dans un endroit sec, propre, aéré, et à l'abri du gel. Il faudra veiller à les maintenir suffisamment humides pour les garder en bon état.

Le trou est creusé à la sarcle suffisamment profond pour bien enterrer la partie racinaire du plant.

La protection du plant se fera par filet, grillage, gaine ou autres protections contre les lapins et cervidés. La concurrence hydrique peut-être limité en disposant un paillage (paille, genevrier, isoplant, ...) ou un plastique autour du pied. Contacter votre association pour le choix le plus approprié à votre plantation.

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